Hypertrophie de la prostate

La prostate présente un intérêt clinique considérable en raison de l'augmentation de volume ou hypertrophie bénigne de la prostate (HBP) dont elle est fréquemment l'objet audelà de l'âge moyen ; cette pathologie affecte pratiquement tous les individus masculins qui vivent suffisamment longtemps. Une prostate augmentée de volume fait saillie dans la vessie urinaire et entrave la miction en déformant l'urètre prostatique. Le maximum de l'hypertrophie affecte souvent le lobe moyen et provoque l'obstruction de l'ostium interne de l'urètre ; plus le sujet fait des efforts et plus la prostate hypertrophiée aura tendance à provoquer l'occlusion de l'urètre. L'HBP est une cause courante d'obstruction urétrale responsable de nycturie (besoin d'uriner pendant la nuit), de dysurie (difficulté d'uriner ou douleur lors de la miction) et de mictions impérieuses. L'HBP augmente également le risque d'infection de la vessie (cystite) et de lésion des reins.

Une hypertrophie ou une tumeur (masse localisée ou asymétrie) de la prostate peut être décelée en pratiquant un toucher rectal. L'accessibilité de la prostate à la palpation dépend de l'état de réplétion de la vessie. Une vessie pleine offre une certaine résistance qui maintient la glande en place et la rend plus accessible à la palpation. Une prostate maligne est dure au toucher et souvent irrégulière. Aux stades avancés de la maladie, des métastases de cellules cancéreuses envahissent d'abord les nœuds lymphatiques iliaques internes, puis les nœuds sacraux et ensuite des nœuds plus éloignés ; elles peuvent aussi se propager par voie veineuse, par l'intermédiaire des plexus veineux vertébraux internes, pour atteindre les vertèbres et le cerveau.

Les relations étroites de la prostate avec l'urètre prostatique permettent de soulager une obstruction par voie endoscopique. L'instrument est introduit successivement dans l'ostium externe de l'urètre, dans l'urètre spongieux puis dans l'urètre prostatique. La résection transurétrale de la prostate (RTUP) permet de pratiquer l'exérèse totale ou partielle de la prostate ou de la partie hypertrophiée. Dans les cas plus sérieux, toute la prostate est enlevée avec les vésicules séminales, les conduits éjaculateurs et la partie terminale des conduits déférents (prostatectomie radicale). La RTUP et les techniques modernes de chirurgie classique s'efforcent de préserver les nerfs et les vaisseaux associés à la capsule prostatique qui se dirigent vers le pénis ou en proviennent de façon à augmenter les chances du patient de conserver une fonction sexuelle après l'intervention tout en lui procurant une meilleure probabilité de récupérer le contrôle normal de la miction.