Innervation du vagin et de l'utérus

Seul le cinquième ou le quart inférieur du vagin possède une innervation somatique. Elle est tributaire des nerfs périnéaux profonds, branches des nerfs honteux internes ; ces nerfs contiennent des fibres sympathiques et viscéro-afférentes, mais pas de fibres parasympathiques. Seule cette partie du vagin innervée par des nerfs somatiques est sensible au toucher et à la température, en dépit du fait que les fibres somatiques et viscéro-afférentes ont leurs corps cellulaires dans les mêmes ganglions spinaux (S2-S4).

La majeure partie du vagin (ses trois quarts ou quatre cinquièmes supérieurs) possède une innervation viscérale. Les nerfs qui lui sont destinés sont issus de chaque côté du plexus nerveux utéro-vaginal qui accompagne l'artère utérine depuis le point de rencontre de la base du ligament large (péritoine) et de la partie supérieure du ligament (fascia condensé) cervical transverse (ligament cardinal, ligament de Mackenrodt). Ce plexus est l'un des plexus viscéraux pelviens issus du plexus hypogastrique inférieur. Il contient des fibres sympathiques, parasympathiques et viscéro-afférentes.

L'innervation sympathique est originaire des segments thoraciques inférieurs de la moelle épinière et ses fibres empruntent les nerfs splanchniques lombaires puis la série des plexus du complexe intermésentérique-hypogastrique. L'innervation parasympathique provient des segments S2 à S4 de la moelle épinière ; ses fibres empruntent les nerfs splanchniques pelviens pour aboutir aux plexus hypogastriques inférieurs et utéro-vaginaux. L'innervation viscéro-afférente diffère par le trajet et la distribution de ses fibres selon qu'elle concerne la partie supérieure (intrapértonéale ; fundus et corps) ou la partie inférieure (sous-péritonéale, col) de l'utérus et du vagin. Les fibres viscéro-afférentes qui transmettent la douleur en provenance du fond et de la partie intrapéritonéale du corps de l'utérus (au-dessus de la ligne de la douleur du bassin) accompagnent à rebours les fibres sympathiques pour rejoindre leurs corps cellulaires dans les ganglions spinaux thoraciques inférieurs et lombaires supérieurs. Les fibres viscéro-afférentes qui transmettent la douleur en provenance de la partie sous-péritonéale du col utérin et du vagin (sous la ligne de la douleur du bassin) suivent à rebours les fibres parasympathiques et empruntent donc les plexus utérovaginaux et hypogastriques inférieurs puis les nerfs splanchniques pelviens pour rejoindre leurs corps cellulaires dans les ganglions sensitifs spinaux S2 à S4. Toutes les fibres viscéro-afférentes en provenance de l'utérus et du vagin qui ne sont pas concernées par la douleur (celles qui transmettent des sensations inconscientes) suivent la voie parasympathique.

Anesthésie lors de l'accouchement

Plusieurs options sont disponibles pour réduire la douleur et l'inconfort liés à l'accouchement. L'anesthésie générale présente des avantages dans les interventions d'urgence et po...

 

La partie la plus inférieure (périnéale) du vagin possède une innervation somatique tributaire des nerfs honteux (S2-S4) ; elle est donc sensible au toucher et à la température. Le reste du vagin et l'utérus sont des viscères pelviens qui possèdent une innervation autonome et viscéro-afférente. Toutes les sensations inconscientes ou qui sont à l'origine de réflexes accompagnent en sens inverse les voies parasympathiques jusqu'aux ganglions spinaux S2-S4 ; c'est également le cas pour les sensations douloureuses originaires de la partie souspéritonéale de l'utérus (le col, principalement) et du vagin (sous la ligne de la douleur du bassin), c'est-à-dire du défilé de la naissance. Cependant, les sensations douloureuses originaires de la partie intrapéritonéale de l'utérus (au-dessus de la ligne de la douleur du bassin) accompagnent à rebours les voies sympathiques jusqu'aux ganglions spinaux thoraciques inférieurs et lombaires supérieurs. Ces trajets différents empruntés par les sensations douloureuses sont mis à profit dans l'analgésie épidurale pour faciliter les méthodes permettant à la mère de participer à son accouchement ; les contractions utérines sont ressenties, mais le défilé de la naissance est anesthésie.